L’image généralement associée aux mots « nappe phréatique » est celle d’un lac sous-terrain. Eh bien, c’est faux ! Une nappe phréatique est en fait une couche de roche « éponge » (poreuse ou fissurée) qui est imbibée d’eau de pluie ; le volume d’eau qu’elle contient varie selon la pluviométrie, l’évaporation, la demande en eau du couvert végétal et l’intensité du pompage artificiel. C’est le niveau d’eau de la nappe phréatique qui dicte celui des cours d’eau du bassin versant : quand la nappe est au plus bas, les rivières sont au stade d’étiage.
Appelée « aquifère » par les hydrogéologues, cette formation géologique peut être de nature variée (granite, sable, grès…). Plusieurs aquifères peuvent se superposer dans un même sous-sol en étant intercalés avec des couches imperméables (condition nécessaire : sinon, l’eau s’écoulerait en profondeur au lieu d’être stockée). Dans cette configuration, c’est l’aquifère le plus proche de la surface qu’on nomme nappe phréatique. Roche à l’origine d’aquifères particulièrement extraordinaires et complexes, le calcaire est souvent creusé (dissous) par l’eau de pluie. On peut alors observer un réseau de cavités souterraines qu’on appelle karsts et dont les spéléologues sont très friands !